Robert Coublevie
marche sur la plus belle frontière du monde. Sa femme l'a quitté et il arpente
ces hauts lieux où il croise des fleurs par milliers, des bêtes sauvages et
libres, parfois un marcheur qui lui ressemble. Malgré tout, de temps à autre,
il doit replonger dans le chaudron des villes... De nouveau confronté au
tumulte, ne sachant que faire des tourments qu'il y découvre, Coublevie choisit
d'en rire. La jeune Camille, elle, s'y débat comme un animal blessé, guettant
les rumeurs du Café du Nord que tient son père. Elle a seize ans et dissimule
de lourds secrets. Jusqu'où va-t-elle entraîner Coublevie ? Jusqu'à quel crime
? Veut-elle faire de lui le coupable idéal, le témoin complice ? Une chose est
sûre : la traque a commencé. Yves Bichet, dans ce neuvième roman, dresse le
portrait de personnages ardents et silencieux qui, debout sous les rafales,
nous rappellent que la liberté est une folie joyeuse.
Mon avis :
Un homme qui se
promène sans cesse sur un même itinéraire de montagne, il a tout abandonné
après une déception amoureuse, mais revient régulièrement à Briançon ou il a
ses habitudes, marcheur permanent, il nous décrit la montagne, son calme, ses
odeurs, ses rencontres, la beauté permanente qui devrait faire passer les maux de l'âme. A la ville
dans le café qui est son repère habituel, une gamine aux lourds secrets qu'il
essaie de comprendre et qui va l'entrainer
peu à peu dans son sillage.
Un livre dérangeant
entre d'un coté la beauté de la nature,
qui peut permettre d'atteindre
une certaine paix, de l'autre les perversités de certains que le personnage principal va peu à peu
découvrir et qui vont l'entrainer ou il ne voulait plus aller. Mais en réalité
voulait il vraiment rester ce qu'il était devenu ?
Ce récit se lit
d'une traite, j'avançais dans le récit de plus en plus perplexe, et j'ai trouvé
la fin dérangeante même si cet homme semble y avoir trouvé la paix. Mais peut
être ai-je été simplement victime de mon éducation et de mes préjugés, à vous
d'en juger.
Le style est très
précis, clair, rend parfaitement la beauté de la montagne comme des âmes mais
aussi la noirceur ce ces dernières.
En conclusion un
excellent livre qui peut déranger par une chute qui peut paraitre manquer de
morale, mais n'est ce pas aussi un bon moyen de faire réfléchir ?
Extraits :
Nous avons déjà expérimenté tant de choses... Le désir nous a dressés l'un vers l'autre, puis éconduits en quelque sorte. Nous avons développé une amitié si sensuelle et si abrasive que, même sans jamais nous toucher, nous sommes devenus esclaves. Cet élan n'en était pas un. Maintenant il nous rive. C'est la part du banal et la part du vertige. Je crois qu'embrasser en imagination empêche d'étreindre à jamais.
La joie, c'est différent Coublevie. la joie échappe aux souvenirs, elle est furtive. Elle est flou. Elle arrive comme par enchantement. Un regard, une caresse sur un bout de tissu, un parfum... Elle surgit à l'improviste et s'impose comme ça lui chante. Elle enfle d'un coup et puis explose et se désagrège. Après ça, plus rien. Une frustration, un dépit mais plus vraiment de trace. On ne garde pas souvenir de la joie. C'est trop volatil et imprécis. Un vrai truc de myope.
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