mercredi 1 juillet 2015

La vie rêvée des autres - Agnès Bihl

Présentation de l'éditeur :

Mado, jolie pépette de soixante-dix-sept ans, est en maison de retraite. Seulement voilà, elle a le méchant sentiment de vivre en marge de la vie, cloisonnée entre les murs de cet asile de vieux. Delphine et Magali, ses petites-filles, veillent au grain mais ses copains de toujours, Jacky et Ferdinand, organisent un plan pour la faire évader...



Mon avis :


Madeleine, Jacky et Ferdinand sont des amis de longue date, ils ont ou approchent les quatre-vingt ans. Delphine et Magali sont les petites filles de Madeleine. Si Magali semble croquer la vie à belle dent, sa sœur et nos trois anciens ont bien des difficultés tant avec le passé qu'avec le présent. Le jour ou Madeleine se retrouve en maison de retraite, ses copains ne le supportent pas et cela entraine toute une aventure qui nous mènera, nous les lecteurs sans cesse du rire aux larmes, et tous les personnages vers de grands changements dans leur vie. Orfèvre dans la construction du texte, Agnès Bihl sait trouver les petits ressorts qui donnent le sourire au milieu de l'émotion. Un très beau roman d'amour plein d'émotion et d'éclats de rire. Un livre que j'ai lu d'une traite, pas moyen de prendre le temps, les péripéties s'enchainent et oblige à continuer. Un texte absolument magnifique dont j'espère qu'il sera suivi de nombreux autres. 

Quelques extraits :

Mes amis m'appellent Jacky. Mais vous pouvez m'appeler monsieur. Au revoir madame, je crois qu'on s'est tout dit. pas la peine d'insister. je vais payer la note et vomir au plus tôt le verre que j'ai bu avec vous. Je ne vous salue pas.

Arrivée au salon de coiffure, Madeleine était atterrée. Mais pourquoi ce type-là coiffe-t-il les vieilles dames comme si c'étaient des punks ? Les cheveux en choucroute jaune citron, mauves ou bleus, très peu pour elle. Merci. Surtout ne pas moisir ici..oups. Trop tard.
- Alors, la petite dame, elle veut se faire toute belle aujourd'hui ?
- Jeune homme, sachez de prime abord que je m'appelle madame et qu'en outre je me laisse tutoyer seulement par mes amants. Me feriez-vous des avances par hasard ?
- OK. Reçu cinq sur cinq, le message est passé. Comment voulez-vous que je vous coiffe Madame ?
- En silence.  


Madeleine avait des envies de meurtre à chaque fois qu'elle croisait ce type, elle n'avait jamais pu s'habituer à ce genre de fumier. C'est dingue. Son Christ est juif, ses chiffres sont arabes et son berger allemand, mais Connard trouvait le moyen d'être raciste quand même.

Même quand on nage dans le bonheur, c'est toujours plus prudent de rester là où on a pied.

Pas futé, ton bonhomme.
- C'est même le roi des cons. Ne le sous-estime pas.
- Et sexuellement il est comment ?
- Parfait pour chronométrer la cuisson des pâtes.


- Bonjour mamie, on a bien dormi cette nuit ? Et voilà. À peine un mois qu'elle vivotait ici, elle était déjà devenue "on". Pourtant c'était son corps qui était diminué ; certainement pas sa dignité.
- Alors on a fait caca dur ou caca mou, ce matin ? On a peut-être faim ? Allez faut se forcer, c'est bon pour la santé. Ha la la quel temps de chien ! C'est trop bête. Hier il faisait beau et maintenant voilà qu'il pleut... c'est fou, non ?


Personnellement, Furoncle s'en tamponnait le scrotum de savoir si un jour la planète allait exploser. Dans ses plus grands moments d'introspection philosophique, il pouvait à la rigueur se demander si à moyen terme le réchauffement climatique ne risquait pas d'avoir des conséquences  funestes sur les pizzas quatre saisons, mais ça n'allait jamais plus loin.



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