Paris 1761, dans le
rougeoiement crépusculaire de la monarchie, une couleur nouvelle apparaît, un
"jaune vie" éclatant, qui va révolutionner d'un sourire l'art
pictural. Fragonard invente le bonheur, et Sophie Chauveau, avec le talent si
particulier qui est le sien, brosse avec un formidable luxe de détails, la
fresque foisonnante et méconnue de ses soixante-quatorze années d'existence. Du
soleil de Grasse aux ruelles lugubres de la capitale, des ateliers de Chardin
ou Boucher à l'école de Rome, d'un Louvre totalement inconnu, véritable cité
des artistes, aux intrigues assassines des salons du Paris pré-révolutionnaire,
des horreurs de la Terreur aux diktats imprévisibles de l'Empire, Jean-Honoré
Fragonard traverse miraculeusement un demi-siècle de chaos. Éternel amoureux
d'une famille recomposée très particulière et de la ribambelle d'animaux qui
l'entoure, Fragonard est le jouet des caprices des puissants mais ne se soumet
qu'à son seul désir : peindre. Précurseur des impressionnistes, premier
conservateur du futur musée du Louvre par la grâce de Napoléon avec le soutien
actif de David, il pose un regard nouveau sur l'amour, ivre de couleurs et de
lumière. "Frago" comme il signe lui-même ses œuvres, aura toujours
choisi la voie faussement futile de la légèreté. Certains historiographes de
l'art ne lui ont jamais pardonné. Sophie Chauveau balaie leurs doutes avec
jubilation et une profonde tendresse.
Mon avis :
Sophie Chauveau, toujours aussi pédagogue.
Après nous avoir emmené à Florence avec Lippi,
Botticelli et Vinci, puis à Paris sur les pas de Diderot, Sophie Chauveau nous
décrit de nouveau le monde de la peinture d'une façon claire et sensible. J'ai
redécouvert toute une époque.
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