lundi 20 août 2012

Samarcande - Amin Maalouf

Présentation de l'éditeur : 


Samarcande, c'est la Perse d'Omar Khayyam, poète du vin, libre-penseur, astronome de génie, mais aussi celle de Hassan Sabbah, fondateur de l'ordre des Assassins, la secte la plus redoutable de l'Histoire. Samarcande, c'est l'Orient du XIXe siècle et du début du XXe, le voyage dans un univers où les rêves de liberté ont toujours su défier les fanatismes. Samarcande, c'est l'aventure d'un manuscrit qui, né au XIe siècle, égaré lors des invasions mongoles, est retrouvé des siècles plus tard.
Amin Maalouf, l'auteur de Léon l'Africain, nous conduit sur la route de la soie à travers les plus envoûtantes cités d'Asie et nous ravit par son extraordinaire talent de conteur. Samarcande a obtenu le Prix des Maisons de la Presse 1988.

Mon Avis : 

Samarcande  c' est une ville d'Ouzbékistan, à la limite des mondes turcs et persans. Le poète persan Omar Khayyam, scientifique et poète y a vécu une partie de sa vie.  Dans la première partie de son livre, Amin Maalouf nous fait découvrir la vie de ce poète et l'origine de la création d'un volume mythique de poèmes que Omar a rédigé tout au long de sa vie. On y découvre aussi l'histoire mouvementée de cette contrée au XIe  siècle.
Dans la seconde partie c'est la redécouverte de ce manuscrit de la fin du XIXe au début du XX e siècle avec de la même façon l'histoire extrêmement troublée de toute la région.
L'écriture d'Amin Maalouf est toute en délicatesse et en poésie, il sait nous faire découvrir l'âme des personnages de son livre et nous promener dans l'histoire d'une région qui ne nous est en général pas très familière. Et si l'on se prend à réfléchir aux similitudes dans les troubles politiques entre les deux périodes décrites dans ce livre et notre époque qui est toujours aussi mouvementée dans toute cette région, on se dit que la poésie est réellement plus que nécessaire pour tenter d'aider les hommes à surmonter ces épreuves. Pour moi, ce livre y participe car au delà de l'histoire, l'auteur arrive à nous emmener dans une réflexion assez fine sur les hommes, leurs cultures et leur soif de pouvoir. 
Un très beau livre que je relirai à coup sur.

Quelques extraits : 

Le regard qu’Omar recueille, aspire, voudrait retenir. Instant indétectable pour la foule, éternité pour l’amant. Le temps a deux visages, se dit Khayyam, il a deux dimensions, la longueur est au rythme du soleil, l’épaisseur au rythme des passions.

La vie de cour n’est pas pour moi ; mon seul rêve, ma seule ambition est d’avoir un jour un observatoire, avec un jardin de roses, et de contempler éperdument le ciel, une coupe à la main, une belle femme a mes côtés.

Khayyam l’entoure d’un bras attendri. Il soupire :  — Si au moins nous avions le loisir de nous expliquer, je sais que cette stupide querelle serait balayée, mais le temps nous harcèle, il nous somme de jouer notre avenir sur ces minutes embrouillées.

« Le ravissement de ta mère ne fut pas mieux caché que le mien, nous étions sûrs l’un et l’autre que nos lignes de vie venaient de se rejoindre, à aucun moment nous n’avons pensé qu’il pouvait s’agir d’une banale coïncidence de lecture. Omar nous est apparu dans l’instant comme un mot de passe du destin, l’ignorer eût été quasiment sacrilège. Bien entendu, nous n’avons rien dit de ce qui s’agitait en nous, la conversation tourna autour des poèmes. Elle m’apprit que Napoléon III en personne avait ordonné la publication de l’ouvrage. »

Cette fois, son regard était au loin, elle m’offrait son profil à contempler, sa peau hâlée d’un grain si pur. La douceur aurait-elle un teint, ce serait le sien ; le mystère aurait-il une lueur, ce serait la sienne. J’en avais les joues moites, les mains froides. Le bonheur battait mes tempes. Dieu, qu’elle était belle, ma première image de l’Orient

Je ne redoutais pas ma déception quotidienne, je la vivais comme un hommage aux rêves qui me hantaient.






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