mardi 7 août 2012

Promenons nous dans les bois - Bill Bryson

Présentation de l'éditeur :


Rentré aux États-Unis au milieu des années 1990 après avoir longtemps vécu en Angleterre, le désopilant Bill Bryson nous avait raconté les péripéties de son quotidien dans American Rigolos (Payot, 2001). Outre observer la faune de ses concitoyens, il a voulu redécouvrir aussi son pays par un retour à la nature. Alors il s’est courageusement attaqué à l’Appalachian Trail, un sentier qui serpente à travers les montagnes sur 3 500 kilomètres, du Maine à la Géorgie.
Pour compagnon dans des paysages autrement plus tourmentés que son Iowa natal, Bill s’est choisi son vieux copain d’école, Stephen Katz, qu’il nous avait présenté dans Ma fabuleuse enfance dans l’Amérique des années 1950 (Payot, 2009). Le problème, c’est que Katz n’aime rien tant que regarder la série X-Files dans les motels. L’autre problème, c’est qu’en se promenant dans les bois on risque, comme dans la série, de croiser de drôles de créatures qui n’ont pas l’humour de l’auteur – des ours ou, pis, des randonneurs, sans oublier les petites plantes toxiques qui vous rendent plus vert qu’un Martien.
La littérature de voyage à la Bryson a pour immense avantage de ne pas endormir le lecteur en chemin.    « Jamais un bouquin ne m’a fait autant rire ! » s’est exclamé Robert Redford après en avoir acquis les droits cinématographiques pour devenir Bill à l’écran aux côtés de Katz, alias Paul Newman. Le décès de ce dernier a repoussé le projet, mais Redford a récemment déclaré ne pas y avoir renoncé…

Mon avis :
  
Vous aimez marcher dans la nature, mais vous n'osez pas vous lancer ? Ce livre est fait pour vous, bon, pour les autres aussi, car si l'épine dorsale du récit est le sentier des Appalaches, c'est aussi un livre plein d'humour, d’auto-dérision, d'anecdotes sur la nature, d'Histoire. On y apprend beaucoup avec plaisir.
Nos deux randonneurs partis sans entrainement sur un sentier difficile vont réaliser une bonne partie de leur projet malgré des conditions qui pourraient sembler réellement risquées à un randonneur aguerri . Le récit fourmille d'anecdotes et sait s'égarer sur des chemins de traverses qui rendent la lecture moins monotone et donne envie de reprendre ses chaussures de marche pour un tour dans la nature.
 Le style est léger, on se sent très vite emporté et on y revient sans difficulté tant qu'il n'est pas terminé.

Quelques extraits :

À un certain moment, vous atteignez une hauteur dépassant le faîte des plus hauts arbres et se détachant sur un ciel clair ; alors votre esprit chancelant s’agite : « Voilà, nous y sommes ! », mais ce n’est qu’une misérable déception. Ce sommet illusoire s’éloigne continuellement, peu importe la distance que vous franchissez, de sorte que chaque fois que la voûte du feuillage s’ouvre pour vous permettre de voir au loin, vous vous apercevez que les cimes des arbres sont aussi éloignées et inaccessibles qu’auparavant. Vous continuez encore en titubant. Que pouvez-vous faire d’autre ?

Elle m’apporta un immense et visqueux morceau de tarte au citron d’un jaune canari. C’était un monument à la gloire de la technologie alimentaire : assez jaune pour vous donner un mal de tête, assez sucré pour vous faire virer les yeux à l’envers, pour tout dire, tout ce que vous pouvez attendre d’une tarte tant que le goût et la saveur ne font pas partie de vos exigences.

La notion de distance change totalement lorsque vous traversez le monde à pied : 1 km devient une grande distance, 2 km une distance considérable, 20 km une aventure, 100 km une distance hors de toute perception. Vous réalisez que le monde est gigantesque dans une perspective que seul vous, et une petite communauté d’amis randonneurs, connaissez. L’échelle planétaire est votre petit secret. La vie prend aussi un air de grande simplicité. Le temps cesse d’avoir toute signification.

C’était vraiment ainsi aujourd’hui. Les mêmes groupes de personnes en forme de poire et portant des Reeboks, déambulent à travers les odeurs de nourriture, tenant à pleine main des aliments grotesques et des breuvages servis dans des gobelets géants.

Et maintenant, l’État songe à rétablir l’ancienne loi, prouvant hors de tout doute que le principal danger qui guette les gens du Tennessee n’est pas tant le fait qu’ils puissent descendre du singe, mais qu’ils puissent plutôt être dépassés par eux. Je ne peux pas expliquer tout à fait pourquoi, mais soudainement, ressentant un besoin urgent de ne pas rester plus longtemps dans ce Sud profond

C'est toujours comme si c’était la première fois. À la fin du 1er jour, on est très conscient d’être malpropre. Le 2e jour, on se sent répugnant. Au 3e, on cesse d’y faire attention. Au 4e, on ne se souvient plus comment on était avant. La faim suit aussi un pareil schéma.

L'article citait aussi plusieurs autres personnes qui s’étaient égarées en utilisant leur GPS. Elles pouvaient établir leurs positions, comme 17,48 Ouest, mais elles n’avaient malheureusement pas la moindre idée de ce que cela pouvait signifier étant donné qu’elles n’avaient pas emporté ni cartes, ni boussole, ni de cervelles bien évidemment.

1 commentaire:

  1. Je ne m'attendais pas à ce genre d'écriture !
    C'est un genre de H2G2, un peu moins déjanté quand même, et qui se passe sur Terre ? ;)

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