lundi 11 juin 2012

Les belles endormies - Yasunari Kawabata

Présentation de l'éditeur :


Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu’il franchit le seuil des Belles Endormies ? Ce roman, publié en 1961, décrit la quête des vieillards en mal de plaisirs. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d’adolescentes endormies sous l’effet de puissants narcotiques.
Pour Eguchi, ces nuits passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se ressouvenir des femmes de sa jeunesse, et de se plonger dans de longues méditations. Pour atteindre, qui sait ? au seuil de la mort, à la douceur de l’enfance et au pardon de ses fautes.

Mon avis  :

Une bien curieuse histoire dans un très beau roman.
Eguchi, un homme de 67 ans découvre par l'intermédiaire d'un de ses amis une maison dans laquelle des hommes déjà vieux peuvent passer la nuit auprès de jeunes filles plongées dans un profond sommeil. Il reviendra plusieurs fois dans cet établissement où nuit après nuit lui reviendront les souvenirs des femmes qu'il a aimées, sa mère, ses filles, ses maîtresses …
Malgré la situation étrange dans laquelle il plonge ses personnages, Kawabata parvient à  garder une atmosphère poétique,  pleine de pudeur et  de tendresse. Son personnage qui s'interroge sur la vieillesse et sa propre mort sera confronté à ses souvenirs et directement à la mort, celle plus lointaine d'un autre vieillard, mais aussi celle plus troublante d'une des belles endormies.
On retrouve les thèmes favoris de l'auteur traités avec toute la délicatesse dont il est capable.


Quelques extraits :

Cependant sa fille s'était comme épanouie en jeune épouse, et elle avait embelli. A supposer même que ce ne fut qu'une transformation physiologique marquant le passage de la jeune fille à la jeune femme, elle n'aurait sans doute pu avoir cet éclat de fleur s'il y avait eu la moindre ombre sur le plan psychologique. Après la naissance de son enfant, son teint était devenu lumineux comme si elle avait été lavée jusque dans l'intérieur de son corps, et elle avait acquis une sorte de sérénité.

La pensée qu'il se pouvait qu'elle fut pour lui sa dernière femme jeune la lui avait rendue inoubliable, mais peut être elle non plus n'avait elle oublié le vieil Eguchi. Sans qu'ils en eussent été profondément blessés ni l'un ni l'autre, et dussent ils en garder le secret toute leur vie, ni l'un ni l'autre sans doute n'oublieraient jamais.

1 commentaire:

  1. Très tentée par cet auteur. Dès que ma PAL arrive à une taille plus normale, je me lance.

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